Amis Des Géants - Histoires & légendes des Flandres

Vivons ou revivons les comtes & légendes qui ont forgé les Flandres

Histoire intro

Notre association est née d'une vieille légende du début du XIIIième siècle qui mêle le réel de l'Histoire et le fabuleux, le merveilleux et le mystère de l'imaginaire. Mais restons pour le moment dans le réel de l'Histoire. Venez, suivez nous et...

Remontons le cours de l'histoire jusqu'au XIII ième siècle.

    
histoire de la FlandreA la mort de sa sœur JEANNE, en 1244, MARGUERITE était devenue comtesse de FLANDRE. Mariée d'abord au chevalier BOUCHARD, puis, en secondes noces, au Comte GUILLAUME DE DAMPIERRE, elle devint veuve en 1232. Elle se retira alors à ORCHIES où elle se consacra à de nombreuses œuvres et fondations charitables ou d'intérêt social. 
Sa générosité atteignit son apogée dans la maison qu'elle fit édifier à SECLIN pour le soulagement des pauvres et des malades, et qui absorba beaucoup plus tard, à la fin du XVIII ième siècle, le petit établissement charitable qui existait déjà dans la localité depuis l'institution du Chapitre de Saint PIAT au VII ième siècle.

MARGUERITE, comtesse de FLANDRE & du HAINAUT, à tous ceux que les présentes lettres verront et entendront, salut ! 
Désirant d'un ardent désir mettre en pratique la parole de l'Evangile, j'ai résolu de fonder, près de SECLIN, un hôpital pour le soulagement des pauvres. 
Afin de commencer cet hôpital je donne…. Les biens qui suivent en aumône perpétuelle : 
1°) le fonds même sur lesquels sont commencés les bâtiments du dit hôpital ; 
2°) les terres et les près adjacents au dit terrain ; 
3°) une rente annuelle de 140 hl de froment, 95 hl d'avoine et de 20 sols de monnaie de Flandre ;
4°) 142 h tant en bois qu'en terre arable sis à VIEUX-BERQUIN, avec la rente annuelle de 30 livres 11 sols - deniers de Flandre ; 
5°) une rente annuelle de 15000 harengs à prendre sur les revenus du port de MARDYCK ; 
6°) 20 h de moëres avec le tréfonds sis dans l ' hospice d ' Assenède.

hopital saint nicolas histoire de flandre

MARGUERITE confia cet hôpital aux sœurs de Saint-Augustin, qui dirigeaient probablement déjà l'hôpital local fondé par les chanoines de Saint PIAT au VII ième siècle. Le dévouement de l'ordre de Saint AUGUSTIN se perpétue de nos jours. MARGUERITE de CONSTANTINOPLE, comtesse de Flandre et du Hainaut, s'éteignit pieusement, le 10 février 1280, à l'âge de 78 ans, entourée des siens et de toute la communauté de l'abbaye de Flines. Sa dépouille mortelle fut ensevelie dans le chœur de la chapelle à l'abbaye de FLINES, qu'elle avait fondée. Elle laissa un testament comportant des legs plus ou moins importants à plus de 350 églises et institutions charitables. La rue des comtesses perpétue à SECLIN le souvenir de JEANNE et MARGUERITE.

En 1251, avec l'approbation de son fils GUILLAUME, elle confirmait la rente. Cette redevance ne fut jamais régulièrement acquittée, et en 1278 la comtesse devait déjà en prescrire la remise par les échevins de MARDYCK au messager de l ' hôpital. En 1496, les échevins de MARDYCK déclaraient que, sur le consentement des visiteurs de l'hôpital de SECLIN, ils verseraient, pour les 15000 harengs livrables à la Sain André, 18 livres parisis, en monnaie de Flandre, payables chaque année à la Saint Jean Baptiste. Après bien des débats, poursuites, procès et sentences, la dite rente finit par être anéantie pour la somme de 250 florins, le 29 juin 1774.

tableau généalogique des comtesses de Flandres au 13ème siècle

Tableau généalogique des deux comtesses

Bibliographie
Pour les curieux et les amateurs d ' histoire, nous ne serons trop vous conseiller la lecture du livre de Geneviève DECANT intitulé : JEANNE & MARGUERITE de Constantinople , Comtesses de Flandre et de Hainaut au XIII e siècle préfacé par Régine PERNOUD aux éditions RACINE ( décembre 1995 ). 
Et celui réalisé sous la direction de Stéphane REVILLION, conservateur du patrimoine, centre archéologique de SECLIN sous le titre : L ' hôpital Notre - Dame de SECLIN, histoire d'une fondation hospitalière de Marguerite de Flandre ( juin 1996 ) ville de SECLIN.

royaume de France et féodalité carte de France expension comtés de Flandre et de Hainaut

les invasions du 9e et 10e siècle en europe occidentale

Cartes extraites de l'Atlas historique, aux éditions Erasme.

En haut à gauche vous pouvez trouver une illustration de Cartu d'Audenaerde, Archives départementale du Nord, Lille. Photo : Desmarez

blason du comté de Flandre entre 866 et 1384

blason lion de Flandre

Le Drapeau Flamand : son origine

Originellement, la bête à griffes, emblème de la Flandre, était toute noire, sur fond jaune. On voit le lion pour la première fois au XIIème siècle sur les sceaux de Philippe d’Alsace. Le comte de Flandre s’était battu au corps à corps avec un géant et, après l’avoir tué, s’était approprié son bouclier où était peint un lion. La légende révèle un bouleversement symbolique étonnant. Jusqu’au XIIème siècle, le lion était en effet la figure du démon. Ce sont les romans de chevalerie qui ont renversé l’imagerie traditionnelle : le lion est devenu par la force de l’imaginaire l’animal courageux et noble, le fort au service du faible, que l’on connaît encore aujourd’hui. Autre glissement symbolique : les nationalistes flamands du Vlaams Block ayant récupéré le drapeau, les modérés ont ajouté à leur lion des griffes rouges.

Contreverse :
Lorsque vous dites que le lion de Flandre était tout noir, c'est faux. Le lion de Flandre à toujours été armé (les griffes) et lampassé (la langue ) de gueules (rouge). Se sont les extrémistes flamands qui ont peint les griffes et la langue du lion en noir pour se différencier des Flamands modérés. Dans l'armorial de Gelre,compilé entre 1370 et 1420, la description est d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules. Pour le comte de Flandre Louis de Maele il précise même "denté d'argent".
w.losenko

FRONTIERE LINGUISTIQUE
Entre flamand et picard.

La région Nord / Pas de Calais détient un particularisme linguistique. En effet, deux idiomes prédominent : le flamand et le dialecte picard. Ce dialecte dérive de la langue romane. Il s’est formé avant le IXe siècle et nous en conservons une trace ancienne grâce au manuscrit, la cantilène de sainte Eulalie (Xe siècle), conservé à Valenciennes. Il est parlé dans la partie méridionale de la Gaule Belgique, de la Bresle jusqu’au Tournaisis et de Mons à Senlis jusqu’à Gravelines, avec quelques différences. L’autre dialecte, le flamand, dérive de la langue germanique et de la pénétration des Barbares. Il est utilisé dans notre région entre la frontière belge et la mer et entre l’Aa et la Lys. Jadis, cette langue avait une influence géographique un peu plus vaste, mais n’étant plus la seule langue employée après la conquête française, l’idiome a perdu de son rayonnement. Au XIXe siècle, la législation a rendu obligatoire l’utilisation du français dans l’administration, dans les écoles et dans les prêches. Une résistance populaire et intellectuelle a permis la pérennisation du flamand, qui aujourd’hui est de nouveau enseigné.